Les grands hommes
L'utilisation
de figures historiques prises dans le panthéon national pour illustrer les
billets de la banque de France est relativement récente. La première coupure
comportant une telle illustration fut créée pendant la première guerre mondiale : c'est le billet de 20 francs à l'effigie de Bayard qui, par le choix
même du personnage, se rattache au thème patriotique des billets de cette période. Par la suite, les portraits d'Ampère et de
Pasteur apparaissent au verso du billet de 1000 francs "Cérès et
Mercure" créé en 1927 dont la thématique relève davantage des séries allégoriques.
Si l'on met à part ces deux
créations plus anciennes, ce n'est qu'à partir de 1940 que des portraits
d'hommes célèbres viennent occuper une place significative sur les billets
français. De cette date jusqu'à nos jours, ce sont 24 personnalités qui
viendront orner ces billets. Sur ce total, 19 se rattachent au monde des arts
et des sciences contre seulement 5 figures d'hommes d'Etat.
Dans une coupure mise en
circulation en 1940, Sully inaugure les représentations de célébrités. Il est
suivi par Jacques Coeur puis Descartes. Sur ces productions qui datent de la seconde guerre mondiale, le
personnage choisi ne figure que sur l'une des faces du billet, l'autre face
présentant une illustration plus allégorique.
Ces billets disparaissent à la
libération, lors du retrait de 1945.
Chateaubriand et Le Verrier leur succèdent dans les années suivantes.
Une nouvelle série émise dans
les années 1950 assure le passage au nouveau franc. Elle fait appel à Richelieu,
Victor Hugo, Bonaparte et Henri IV. Molière les accompagne en 1960.
A partir de 1963,
l'appellation franc revient à la place de nouveau franc et la Banque de France
remplace progressivement les anciennes coupures. Les gens de lettres y sont
largement représentés : Voltaire, Racine, Corneille et finalement Pascal en
1968.
Seul Pasteur vient rompre
cette unité en remplaçant Victor Hugo sur les coupures de 5 francs. Mais son
passage sera relativement bref, le développement de l'usage de la pièce de même
valeur faciale conduira au retrait définitif de ce billet en 1972.
Comme pour compenser la
suprématie littéraire des années 1960, la décennie suivante voit introduire la
peinture, avec Quentin La Tour et Delacroix, et la musique, avec Berlioz et
Debussy.
Il faut attendre le billet de
200 francs "Montesquieu" pour revoir un homme de lettres dans
l'avant-dernière série des billets de la Banque de France.
Un partage équilibré entre
représentants des arts et des sciences et techniques caractérise la dernière
série de coupures libellées en francs émises par la Banque de France.
Le choix d'un même artiste,
Roger Pfund, assure la cohérence d'ensemble des quatre billets de cette gamme.
Ceux-ci affichent résolument une volonté de modernité, tant par le choix des
thèmes illustrés que par le graphisme et la vivacité des couleurs. La modernité
est également présente sur le plan technique puisque la réalisation de ces
billets a bénéficié de l'utilisation du système Adagio, procédé de conception
graphique assistée par ordinateur pour la gravure des billets. Enfin ces coupures
présentent un ensemble de signes de sécurité positionnés selon une
structure commune qui facilite leur repérage.
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